Consultation Régionale pour l’Etude des Nations Unies sur la Violence Contre les Enfants
.5-7 Juillet 2005 Lubljana, Slovénie  
Europe et Asie Centrale
 
 
 
 

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LA VIOLENCE DANS LES ÉTABLISSEMENTS RÉSIDENTIELS

Personne ne sait exactement combien d’enfants sont placés en institution en Europe et en Asie centrale. Selon les estimations les plus conservatrices, ils seraient près d’un million, mais les différentes normes et méthodes de calcul des données rendent très difficiles les comparaisons entre les pays.

L’image classique de l’enfant qui a perdu un parent ou les deux et vit dans un orphelinat est loin d’être exacte. Il existe toutes sortes de raisons pour lesquelles des enfants se retrouvent en institution : leurs parents sont peut-être malades ou temporairement incapables de s’occuper d’eux, ou encore demandeurs d’asile ; les enfants peuvent être placés en détention provisoire ou purger une peine de prison ; ils peuvent avoir des difficultés d’apprentissage ou souffrir de handicaps physiques.

Faute de données suffisantes, il est difficile d’évaluer le niveau de violence auquel les enfants sont confrontés dans les institutions, mais la multiplication des témoignages d’abus et les rapports des organisations de protection de l’enfance sont inquiétants et montrent que les enfants - doublement vulnérables parce qu’ils sont isolés dans un environnement étranger – sont vraiment en danger. Et selon le document d’information établi pour la consultation, «du Royaume-Uni à l’Ouzbékistan, des maltraitances de toutes sortes ont lieu à une échelle importante».


Les faits

- Des cas d’abus commis dans des institutions ont été rapportés dans toute la région. Des enquêtes en cours en Irlande et au Portugal font état d’abus sexuels, physiques et psychologiques depuis plusieurs décennies. En Irlande, la Commission constituée par le Gouvernement pour enquêter sur les mauvais traitements à enfants a reçu 3 000 plaintes, dont 60 % présentées par des personnes de plus de cinquante ans victimes de mauvais traitements dans leur enfance alors qu’elles étaient placées dans des institutions.

- En Belgique, en France, au Kirghizistan, en République de Moldova et en République tchèque, les châtiments corporels ne sont pas explicitement interdits dans les institutions.

- Selon des rapports d’ONG sur la situation des droits de l’enfant, 80 % des enfants placés en internat sont traités « avec cruauté » au Kazakhstan, alors qu’en Albanie les orphelins seraient « souvent victimes d’abus physiques ».
- Les institutions sont souvent inadaptées, avec des conditions d’hygiène déplorables, un chauffage insuffisant et une alimentation inadéquate. Une grande part des violences subies par les enfants est due aux autres enfants. Une étude réalisée au Royaume-Uni sur la violence chez les enfants placés en institution montre que la moitié des cas déclarés de violences entre enfants impliquait une grande violence physique comme l’usage de couteaux, ou des coups de pied ou des coups de poing, et la moitié concernait des violences non physiques, comme le vandalisme et les menaces.
- Les mineurs sont souvent détenus avec des adultes : selon la Coalition nationale allemande pour la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, ils sont victimes de menaces, de chantage et mêmes de viols. Le Comité du Conseil de l'Europe pour la prévention de la torture a noté qu’en Croatie des gardiens ont été vus en train de frapper des mineurs à coups de poing, coups de pied ou avec des matraques.
- Il est établi qu’en Albanie, en France, en Géorgie, en Ouzbékistan, en Roumanie, en Suisse et en Ukraine, des policiers ont maltraité des enfants et des adolescents placés en garde à vue.
- Les enfants appartenant à des minorités ethniques sont surreprésentés dans les institutions de soins et de détention. Selon la Banque mondiale, pas moins de 40 % des enfants vivant en institution en Roumanie sont d’origine rom, alors que les Roms ne représentent que 10 % de la population du pays.


Que fait-on actuellement ?

La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant rend les gouvernements responsables de la protection des enfants placés en institution et interdit la détention arbitraire d’enfants. Elle stipule également que les enfants privés de liberté doivent être traités avec humanité et séparés des adultes.

Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe a adopté une recommandation établissant les droits des enfants vivant en institution, y compris le droit d’être élevé dans un milieu sans violence.

L’Union européenne a adopté une directive selon laquelle les enfants demandeurs d’asile doivent être placés avec des membres adultes de leur famille, dans une famille d’accueil ou dans des centres spécialement conçus afin d’assurer leur protection.

Le Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l'Europe est chargé d’inspecter les lieux où sont détenus les mineurs.

De plus en plus d’Etats ont conscience de ces problèmes et entreprennent ou autorisent des enquêtes sur les conditions et les risques liés à la violence dans les institutions de toutes sortes.


Comment améliorer la situation ?

- Interdire les châtiments corporels et les traitements humiliants dans les institutions du monde entier ;
- Fixer des règles précisant quelles sont les formes de sanctions disciplinaires admises et quelles sont les formes interdites ;
- Etablir des directives de base sur la prise en charge des enfants ;
- Elaborer des stratégies de prévention des brimades ou brutalités dans toutes les institutions ;
- Sélectionner attentivement les personnes travaillant avec des enfants, mais aussi leur dispenser une formation adéquate et leur garantir des conditions de travail appropriées ;
- Faire en sorte que les enfants bénéficient d’une éducation appropriée, de loisirs, d’une alimentation saine, de soins de santé et de contacts avec le monde extérieur, en vue de limiter les frustrations ;
- Veiller à ce que les enfants puissent exprimer leurs inquiétudes ou leurs plaintes concernant la manière dont ils sont traités sans crainte de représailles ;
- Trouver des solutions de remplacement (hors institutions) pour les placements de protection et correctionnels.

Références

Rapport alternatif sur la situation des droits des enfants et la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant en Albanie, CRCA, ACRN, Tirana, août 2004.

Rapport alternatif des organisations non gouvernementales du Kazakhstan, Almaty, 2002.

Comité du Conseil de l'Europe pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants/Inf (2001) 4.

Observations en guise de conclusions du Comité sur les droits de l’enfant concernant les trente pays de la région examinés depuis 2002.

Rapport complémentaire de la coalition nationale, Coalition nationale pour la mise en œuvre en Allemagne de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

Cawson, P., Berridge, D., Barter, C., et Renold, E., Physical and Sexual Violence amongst Children in Residential Settings: Exploring Experiences and Perspectives, Université de Luton et NSPCC, Janvier 2001.

Tobis, D., Moving from Residential Institutions to Community-Based Social Services in Central and Eastern Europe and the Former Soviet Union, La Banque mondiale, 2000.

HCR, juillet 2003.

 

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