Consultation Régionale pour l’Etude des Nations Unies sur la Violence Contre les Enfants
.5-7 Juillet 2005 Lubljana, Slovénie  
Europe et Asie Centrale
 
 
 
 

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LA VIOLENCE À L’ÉCOLE

En Europe, la plupart des enfants ont la chance de pouvoir aller à l’école. Ils peuvent ainsi apprendre, jouer, se découvrir et découvrir le monde qui les entoure, et construire leur avenir.

Aujourd’hui, les élèves ne risquent plus de subir la cruauté de certains enseignants, car presque toutes les régions d’Europe et d’Asie centrale interdisent les châtiments corporels à l’école. Mais la violence se tapit dans l’ombre, le plus souvent sous la forme de brimades. Les enfants qui sont légèrement différents – plus intelligents, plus gros, plus petits, d’une autre couleur, ceux qui ont un autre accent – sont parfois la cible de railleries ou d’agressions de la part de leurs camarades et, parfois même, de leurs professeurs. Mais il arrive aussi que les enseignants soient eux-mêmes victimes.

Les cas extrêmes – comme le meurtre d’élèves à l’arme à feu par d’autres élèves, ou le suicide d’enfants poussés à bout – sont la preuve que la violence peut avoir des conséquences tragiques si l’on n’intervient pas à temps. Une école sûre est une école sans violence. Il appartient aux gouvernements, aux enseignants, aux élèves, aux parents et à la société dans son ensemble d’œuvrer à la réalisation de cet objectif.


Les données du problème

Un observatoire européen de la violence scolaire a été créé pour recueillir des informations sur ce phénomène. Il a son siège à l’Université de Bordeaux, en France, et couvre l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse.

Il n’est jamais aisé de recueillir des données et des chiffres sur la violence. Beaucoup d’enfants ont peur de s’exprimer et les statistiques peuvent être influencées par les questions que posent les chercheurs, par la taille ou la composition des groupes qu’ils choisissent d’interroger. Les exemples suivants donnent une vue d’ensemble de la situation dans différents pays :

- Selon une étude menée en 2000 en Géorgie sur la maltraitance et les violences physiques infligées aux enfants, sur 4 382 enfants âgés de 6 à 7 ans, 31,8 % auraient reçu une punition corporelle à l’école, dans 96 % des cas de la part des enseignants.

- Selon une enquête menée par l’UNICEF en 2002, en Arménie, auprès de parents et d’enfants de 7 à 18 ans, il n’est pas rare que les enfants soient frappés et giflés, tant à l’école qu’à la maison.

- D’après un rapport officiel du gouvernement russe, 16 % des élèves subissent des violences physiques de la part des enseignants et 22 % des violences morales.

- Selon des études menées par l’Université de Bordeaux, sur les 35 000 élèves interrogés en France, 10 % ont subi des brimades. Il ressort des études menées en Slovénie que ce serait le cas pour 45 % des élèves dans ce pays. Au Royaume-Uni, selon l’organisme d’aide aux enfants, ChildLine, le nombre d’appels à l’aide d’enfants victimes de brimades a augmenté de 42 % en 2004 – l’augmentation la plus importante que l’organisme ait connue depuis sa création, il y a 18 ans. Environ 500 enfants téléphonent chaque année en raison de pulsions suicidaires.

- Les filles sont plus souvent victimes de brimades que les garçons, et 85 % des brimades sont le fait de garçons. Très peu d’études ont porté sur les filles auteurs de brimades. On estime que 80 % des actes violents sont commis par les 12-16 ans.

Quelques initiatives

Selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, tout enfant doit bénéficier d’un environnement scolaire sûr.

D’après les données recueillies par le groupe militant Initiative mondiale, les châtiments corporels sont, en principe, interdits partout en Europe et en Asie centrale, sauf dans l’île anglo-normande de Jersey, au Kirghizistan, au Tadjikistan et au Turkménistan. Mais on ignore si, dans ces pays, ces pratiques restent dans les limites de la loi.

De nombreux pays ont lancé des campagnes de lutte contre les brimades. Des personnalités comme David Beckham et la princesse héritière Victoria de Suède apportent leur soutien aux enfants brimés.

Le Conseil de l’Europe est à l’origine d’une Charte européenne pour une école démocratique sans violence. Elaborée avec le concours d’enfants de 40 écoles de 19 pays européens, elle a été adoptée en 2004 par plus de 17 000 élèves dans toute l’Europe. Cette charte fixe les méthodes que doivent adopter les écoles pour faire face à la violence et aux brimades, en associant de manière positive les enseignants, les élèves, le personnel enseignant et la communauté locale.

Les programmes qui fonctionnent sont ceux qui associent toute la communauté et favorisent l’écoute et le dialogue en milieu scolaire – notamment lorsque ces programmes sont lancés avant que la violence ne s’installe. Certains pays, comme la Suède, envisagent de promulguer de nouvelles lois pour rendre les autorités scolaires juridiquement responsables des brimades et de la violence, et pour faciliter le dépôt de plaintes par les élèves.


Nos propositions

Il importe :

- que les Etats prennent des mesures efficaces pour faire de l’école un lieu sûr et agréable ;

- que des systèmes de préalerte soient mis en place pour repérer les difficultés avant qu’elles ne se transforment en réelle violence. La prévention est la clé d’une école sans violence ;

- que les écoles mettent en place une stratégie de lutte contre la violence, en faisant participer les enseignants, les élèves, les membres du conseil scolaire et la communauté locale. La participation des enfants à chaque étape du processus est un facteur essentiel ;

- que les enseignants et les élèves soient formés au problème de la violence et que ce problème figure dans les programmes scolaires ;

- de promouvoir le recours à des modes de résolution des conflits, moins interventionnistes, comme la médiation où les intéressés puissent décider ensemble de la conduite à adopter ;

- de bâtir une école qui repose sur des fondements démocratiques – le dialogue élèves/enseignants n’étant pas l’exception, mais la règle.


Documents de référence

Chinkov V., « Violence parmi les enfants et les jeunes en Fédération de Russie » dans Violence à l’école, Un défi pour la communauté locale, Conférence 2-4 décembre 2002, Conseil de l’Europe, Strasbourg, dans le projet intégré « Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique », Les Editions du Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2003, pp. 65-70.

Mikus Kos A., « Violence des pairs et brimades en Europe du Sud-Est », dans Violence à l’école, Un défi pour la communauté locale, Conférence 2-4 décembre 2002, Conseil de l’Europe, Strasbourg, dans le projet intégré « Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique », Les Editions du Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2003, pp. 71-77.

Debarbieux E., Etudes sur la violence en milieu scolaire, 1996, 1999, 2001.

Recherches menées par le Conseil de l’Europe dans le cadre du projet « Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique ».

Statistiques annuelles de Childline, permanence téléphonique du Royaume-Uni destinée aux enfants et aux jeunes.

http://www.endcorporalpunishment.org/

Étude sur la violence infligée aux enfants en Arménie, UNICEF, 2003.


 

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