LES
MEDIAS
Les médias orientent
notre vision du monde et sont, par conséquent,
en première ligne pour changer les attitudes
vis-à-vis de la violence à l’égard
des enfants. Les journalistes, les photographes,
les rédacteurs et les réalisateurs
sont les yeux, les oreilles et la voix du public
et ont pour mission essentielle de braquer les
projecteurs sur les abus de pouvoir et les violations
des droits de l’homme. Par leur action,
ils peuvent encourager les gouvernements, l’opinion
publique et la société civile
à effectuer des changements. Ils sont
exceptionnellement bien placés pour aider
les citoyens à comprendre comment mettre
fin à la violence à l’égard
des enfants.
Les reportages doivent répondre
à un souci d’éthique. Des
études sur la façon dont les médias
rendent compte des événements
montrent qu'ils mettent trop souvent l’accent
sur des cas horribles mais isolés, que
les journalistes se laissent trop facilement
aller au sensationnalisme et que la tendance
à exploiter les histoires plutôt
qu’à les expliquer laisse la société
dans l’ignorance de ses responsabilités.
Le guide de l’UNICEF
sur Les médias et les droits des enfants
a été élaboré pour
aider les professionnels des médias qui
s’occupent des faits divers concernant
les enfants à en parler de manière
responsable, en protégeant l’enfant
et en dénonçant les adultes qui
manquent à leurs obligations à
l’égard des enfants.
Des organisations comme la
Fédération internationale des
journalistes (FIJ) reconnaissent que les journalistes
doivent non seulement faire des reportages objectifs
et exacts mais aussi rendre compte de l’opinion
des enfants. Le respect des droits de l’enfant
fait partie du code déontologique de
la FIJ qui a aussi élaboré sur
le sujet des lignes directrices internationales
pour aider les professionnels des médias
(« Putting Children in the Right »
: donner raison aux enfants).
Que peuvent faire les
journalistes ?
• Susciter le débat
sur la question de la violence à l’égard
des enfants dans notre région en couvrant
bien cette question.
• Respecter la vie privée des enfants
et protéger leur identité dans
ces situations.
• Donner aux enfants l’accès
aux médias afin qu’ils puissent
exprimer leur avis.
• Solliciter l’avis des enfants
en prenant bien garde de protéger leur
identité.
• Veiller à ce que la validité
des enquêtes ne soit pas compromise par
la protection des sources.
• Exhorter les gouvernements à
mettre en œuvre la Convention relative
aux droits de l’enfant.
• Lutter contre la maltraitance des enfants
en «désexualisant» le langage
utilisé et en soulignant que les victimes
de l’exploitation sont des enfants.
• Travailler avec les ONG ou des personnes
en qui les enfants ont confiance pour recueillir
des informations.
• Encourager les projets qui associent
les enfants comme l’agence de presse «Children’s
Express» au Royaume-Uni et utiliser la
documentation préparée par cette
agence.
• Faire un effort pour traiter les questions
du point de vue de l’enfant, par exemple
en interviewant les enfants des rues sur la
façon dont ils perçoivent leur
univers.
Qu’est ce que
les journalistes devraient éviter ?
• De faire du journalisme
sexuel, violent ou axé sur les victimes
qui risque de porter préjudice aux enfants.
• De recourir à des stéréotypes
et de verser dans le sensationnalisme.
• De renforcer les préjugés
et les idées préconçues
qui contribuent à faire tolérer
la violence à l’égard des
enfants.
• De donner des adolescents ou des jeunes
enfants l'image de personnes ayant acquis une
maturité sexuelle.
• De présenter les enfants comme
des «vauriens» (dans les reportages
sur la délinquance de rue, par exemple).
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